Article JSL – 18.10.2024

Jérémy Marot, la fin d’un capitaine

Chaque semaine, l’Ovale de Saône-et-Loire vous fait découvrir le monde de l’ovalie du 71. Aujourd’hui, focus sur Jérémy Marot. Formé à Chalon, le San-Rémois était, depuis deux saisons, le capitaine des Tango. Mais forcé de mettre un terme à sa carrière sportive pour raisons médicales, le centre de 33 ans a disputé son dernier match avec le maillot chalonnais samedi dernier face à Lons.
Corentin Murat 

Samedi face à Lons, Jérémy Marot (33 ans) a disputé son dernier match de rugby.  Photo Corentin Murat

Ballon en main, regard concentré, visage fermé. Comme depuis de nombreuses années, Jérémy Marot sort du vestiaire du stade chalonnais de Léo-Lagrange en petites foulées pour rejoindre la pelouse. Mais ce samedi, celui qui porte le brassard de capitaine du RT Chalon depuis la saison 2022-23, est seul pour passer une haie d’honneur composée de jeunes du club, d’anciens coéquipiers et d’adversaires du jour.

Car ce samedi, le natif de Saint-Rémy a disputé son tout dernier match de rugby. « Mon genou est trop usé, explique Jérémy Marot. Il y a une douzaine d’années, je me suis blessé et ça n’a pas été bien soigné. Aujourd’hui, il faut que j’arrête pour éviter de l’user plus. » Ainsi face à Lons , le trois-quart centre portait le maillot Tango de l’équipe première une dernière fois en Fédérale 2, 13 ans après ses débuts avec le groupe fanion. Qu’il a découvert aux côtés de joueurs emblématiques chalonnais comme Benjamin Renaud, Raphaël Lebeault ou encore Christophe Cabadaïs, aujourd’hui coach des lignes arrières du RTC.

Jérémy Marot faisait partie de “la bande à Perrier” aux côtés notamment de Sébastien Bajard, Vincent Genevois ou encore Pierre-François Toti, en référence à leurs années juniors où ils étaient entraînés par Thierry Perrier.   Photo d’archives JSL

Jérémy Marot s’est imposé en équipe première du RC Chalon lors de la saison 2012-13.   Photo d’archives JSL

Jérémy Marot s’est imposé en équipe première du RC Chalon lors de la saison 2012-13.   Photo d’archives JSL

Fédérale 1, Beaune et le retour

« L’image que je garde de Jérémy, c’est que tu peux partir à la guerre avec lui dans des matches très durs, lâche le technicien chalonnais. C’est un vrai régulateur de défense. Un joueur comme lui, tu aimerais en avoir beaucoup dans ton équipe. » Des qualités qui permettent à Marot de devenir titulaire avec le RC Chalon en Fédérale 1, avant le dépôt de bilan de 2016, le forçant à l’exil du côté de Beaune.

Mais après cinq saisons en Côte-d’Or, le San-Rémois fait son retour à Chalon en 2021. « Ça m’a permis de rejouer avec des amis d’enfance, comme Jérémy Martin, Vincent Genevois, Pierre-François Toti, etc., c’était vraiment le pied », avoue Jérémy Marot. Qui se verra attribuer le brassard de capitaine des Tango la saison suivante. « C’était la logique, il faisait partie des cadres, lâche PF Toti, joueur du RTC et ami proche. Son discours passe avec tout le monde, que ce soit sur la pelouse ou en dehors. Et sur un terrain, il est capable de s’assommer en défense tellement il s’engage. »

Jérémy Marot lors de sa dernière avec le RT Chalon face à Lons samedi dernier.   Photo Corentin Murat

Jérémy Marot a été célébré après le coup de sifflet final contre Lons.   Photo Corentin Murat

Jérémy Marot a été célébré après le coup de sifflet final contre Lons.   Photo Corentin Murat
Jérémy Marot a été célébré après le coup de sifflet final contre Lons.   Photo Corentin Murat

Jérémy Marot a été célébré après le coup de sifflet final contre Lons.   Photo Corentin Murat

« À nous de prendre la relève »

Mais s’il assure qu’il deviendra le premier supporter du RT Chalon, l’avenir rugbystique de Jérémy Marot s’écrie désormais en dehors du carré vert. Où de jeunes éléments, à l’image de Kylian Thibert (20 ans) ou Benjamin Mérigond (21 ans), devraient être amenés à suppléer le départ de leur capitaine. « Ça va beaucoup changer sans Jérémy, parce qu’il jouait tout le temps et finissait quasi tous les matches, glisse Benjamin Mérigond, qui découvre le poste de centre cette saison après avoir été formé à l’ouverture. Le truc que je retiens le plus de lui, c’est son agressivité et ses plaquages offensifs. Maintenant, à nous de prendre la relève. »

Et si samedi le RTC a perdu un guerrier, nul doute que l’état d’esprit du capitaine Tango saura transcender la nouvelle génération à prendre la suite du hargneux défenseur chalonnais.