Chalon s’impose logiquement avec le bonus sur la pelouse du Creusot
Très vaillants et solides sur les fondamentaux, les locaux y auront cru une mi-temps, avant de baisser pavillon en seconde. D’abord malmenés, les Chalonnais ont su rectifier le tir pour repartir sur les bords de Saône avec le bonus offensif en poche.
Steve Guilleminot (CLP)
Le Creusot – Chalon 10-37 L’essai du seconde ligne tango Ferrare dès la douzième minute de jeu, plus prompt que la défense locale à la réception d’un jeu au pied de son ouvreur, n’inversera pas la tendance du premier acte (0-7, 12e ). Emmenés par un Pourprix revenu aux affaires en équipe première, les locaux sont bel et bien au rendez-vous de ce derby.
Mesquita répond
Agressifs dans les rucks, rendant improductifs les mauls portés adverses, ils ne se font pas prier pour s’envoyer aussi comme des morts de faim en défense. Passé le premier quart d’heure, ils s’installent enfin dans les vingt-deux Chalonnais. Et à force de pilonner une défense arc boutée mais poussée à la faute, Mesquita inscrit en force l’essai qui remet les siens à hauteur (7-7, 23e ). Peu avant la mi-temps, un nouveau temps fort creusotins est tout près d’aboutir mais Humbey se rend coupable d’un placage illicite. L’échauffourée qui suit donne l’occasion à l’arbitre de distribuer une première flopée de biscottes.
Et si les hommes du duo Sarandao-Duvernois auraient mérité de virer en tête, ce sont finalement les Chalonnais qui rentreront aux vestiaires avec trois points d’avance (7-10, 40e ).
Les Creusotins lâchent, les Chalonnais accélèrent
« On a joué à l’envers en première mi-temps. On a même surjoué », avouait après la rencontre coach Cabadaïs, l’entraîneur des trois quarts du RTC.
Ses hommes vont rectifier le tir lors du deuxième acte qui débute à treize contre treize. Non pas par le pied de Munoz, restant en dedans avec un 2 sur 4 mais par Denet qui plante son premier essai de l’après-midi sous les poteaux (7-17, 47e ). En revenant à sept unités par la botte de Gaillard (10-17, 50e ), les Creusotins entretiennent l’espoir. Il sera de courte durée. Beaucoup trop pénalisés et incapables de gagner leurs ballons en touche, ils gavent de munitions leurs adversaires.
À peine rentré, l’expérimenté Takouachet joue rapidement une pénalité à la main et offre un caviar à son capitaine synonyme de doublé (10-24, 54e ). Le Creusot enchaîne les boulettes et semble sombrer. Sur une mêlée dans son propre camp, Takouachet décale Humbey qui sert Spinel pour le quatrième essai (10-31, 60e ). En supériorité numérique en toute fin de match, le courage des Creusotins ne suffira pas à ôter le point de bonus aux Tangos (10-37, 80e ). « On ne fera pas la fine bouche après une victoire bonifiée à l’extérieur, conclut Christophe Cabadaïs. Même en faisant un petit match… »
Le Creusot – Chalon : 10-37
Au Creusot (Parc des sports), Chalon bat Le Creusot 37 à 10 (10-7).
Arbitre M. Carrere.
CO Creusot : 1 essai Mesquita (23), 1 pénalité Gaillard (49), 1 transformation Gaillard (23).
RT Chalon : 4 essais Ferrare (12) Denet (46, 54) Spinel (60), 3 pénalités Munoz (40+2, 64, 80+3), 3 transformations Munoz (12, 54,60).
Cartons jaunes : Monnerie (38), Saipele (39) et Charleux (59) au Creusot, Humbey (38), Goyaux (38), Thibert (59) et Spinel (80) à Chalon.
Le COC a « craqué en seconde mi-temps »
L’entraîneur et le capitaine creusotins sont lucides. Même si elles ont rivalisé pendant cinquante minutes, leurs troupes restent en « apprentissage » de la Fédérale 2. « En seconde mi-temps, on paie cash nos erreurs. Notre équipe est jeune et la plupart jouaient en réserve la saison dernière. Notre conquête s’est effritée et on est beaucoup trop pénalisés pour espérer l’emporter », a reconnu Brice Sarandao. « On a mis beaucoup d’envie en première mi-temps mais ça n’a pas suffi. On a craqué physiquement en seconde car on a des joueurs qui doublent », a lâché de son côté Sebastien Pourprix. En face, après avoir joué « trop facile » d’après leur coach en première mi-temps, les Chalonnais ont été capables de rectifier le tir et d’inscrire trois autres essais au cours d’un second acte maîtrisé ou le banc, davantage profond et expérimenté, a assurément compté pour faire la différence. « On savait qu’ils allaient mettre de l’agressivité mais on n’a pas répondu de la meilleure façon ».
Il n’y a pas de défaite encourageante à domicile mais celle subie par les Creusotins hier a tout de même révélé quelques points positifs, notamment au niveau de l’attitude et de l’état d’esprit chers à Brice Sarandao. « Relevez la tête et continuez à travailler. Je suis fier de vous. On aura des jours meilleurs », a-t-il lancé à ses joueurs à l’issue de la rencontre. Quant aux Chalonnais, repartir vainqueur du Creusot n’est pas chose anodine et ne peut que les projeter, serein, en leader, vers la réception de Bourges.